étude urbaine et sociale sur le quartier St Jacques de Perpignan, 2016

LOCALISATION : PERPIGNAN (66)
MAITRE D'OUVRAGE : VILLE DE PERPIGNAN
MANDATAIRE : TRAVERSES URBANISME PAYSAGE ARCHITECTURE
EQUIPE : LIEUX DITS SOCIOLOGUES / ADEQUATION
REALISATION : 2015-2017
SURFACE ETUDIEE : environ 1 Ha

Dans le cadre du protocole de préfiguration du NPNRU, l’étude lancée par la Ville de Perpignan vise, en articulation avec la révision du Secteur Sauvegardé, à définir des actions au niveau opérationnel afin d’accompagner les publics les plus en difficulté du quartier, à améliorer la qualité de vie des habitants, à retrouver une attractivité résidentielle et économique par une nouvelle offre de commerce, à offrir des espaces publics de proximité favorisant la citoyenneté et le lien social, tout en répondant à des problématiques actuelles d’un point de vue énergétique et de développement durable.

Le quartier St Jacques, au coeur de la ville de Perpignan, est un quartier d’habitat datant du XIVème siècle. Il est central, bien situé, à proximité des principaux équipements, commerces et espaces publics de la ville, et présente un intérêt certain d’un point de vue urbain (cohérence de l’ensemble) et architectural (immeubles et bâti intéressants).
Historiquement quartier de relégation sociale (emplacement de l’ancien hôpital des lépreux, ancien quartier juif), St Jacques continue aujourd’hui à souffrir d’une image dégradée, liée à l’état délabré du bâti et aux rues peu attractives.
Le périmètre retenu compte environ 6.000 habitants, appartenant majoritairement à la communauté gitane et, dans une moindre mesure, à la communauté maghrébine.
La communauté gitane commence à arriver dans le quartier St Jacques au XIXème siècle, mais c’est dans la seconde moitié du XXème siècle qu’elle s’y installe. Suite à un décret de l’Etat français lors de la seconde guerre mondiale interdisant le nomadisme, la population gitane investi la caserne St Jacques, désaffectée de ses fonctions militaires depuis 1928 et achète de vieilles maisons à des familles juives qui quittent la ville pour franchir les Pyrénées.
La population maghrébine, qui arrive en France pour faire face au besoin de main d’œuvre dans la construction, s’installe aussi dans ce quartier, accessible aux personnes ayant de faibles revenus.

Une partie importante de la population est aujourd’hui en grande difficulté sociale et le quartier concentre des problématiques liées à :
– des difficultés économiques, d’insertion professionnelle, de fort niveau de chômage, d’absentéisme scolaire,….
– une stigmatisation des communautés présentes,
– la présence significative d’un habitat ancien très vétuste, voire insalubre, avec dominante du parc locatif privé ayant conduit à une densification non maitrisée opérée par des marchands de sommeil peu scrupuleux,
– la présence d’immeubles et de petites copropriétés dégradés ou très dégradés dans une proportion importante, présentant de réels dangers de ruine,
– des espaces publics peu valorisés,
– généralement, un déficit d’image.

Ainsi, sur le périmètre d’intervention, il s’agit d’engager une démarche visant à :
– accompagner les habitants les plus en difficulté,
– favoriser l’ouverture sociale et urbaine,
– réhabiliter le parc privé vétuste et requalifier les îlots d’habitat les plus dégradés,
– remettre sur le marché des logements vacants rénovés,
– offrir tous les types de logements répondant au parcours résidentiel des ménages,
– améliorer la qualité de l’offre de logement, notamment au regard de la performance énergétique,
– réaliser des aménagements et équipements de proximité,
– requalifier les espaces publics, réduire la place et l’utilisation de la voiture, favoriser les piétons, notamment les plus âgés d’entre eux.